Comment le 31 espère redevenir le moteur commercial de l’hypercentre

Des commerces (beaucoup) moins nombreux mais plus visibles, un hôtel 4 étoiles, 8 000 m2 de bureaux, une façade enfin alignée sur la rue, des bâtiments reconfigurés mais majoritairement préservés. Jeudi soir a été dévoilé le projet de renaissance du 31, rue de Béthune, par son nouveau propriétaire, Redevco, et par Vinci Immobilier, aux manettes de la transformation annoncée.

Hologramme, fresques phosphorescentes, suspensions végétales vertigineuses et champagne à gogo. Ambiance friche et chic dans les entrailles de béton du 31, jeudi soir. Après une première présentation aux unions commerciales, la société immobilière Redevco a mis les moyens pour la grande apparition publique de son projet. «  Le 31 devait redevenir le moteur commercial de la rue  », lance Thierry Cahierre, le président de Redevco France. «  C'est la renaissance d'un lieu iconique  », renchérit Olivier de la Roussière, le président de Vinci Immobilier, chargé par le propriétaire de conduire la transformation. Un tandem dont Martine Aubry salue «  la solidité et l'expertise, et on en avait besoin après ce qu'on a vécu  », allusion à l'échec de la première mouture du « 31 », ouverte en 2007 et rapidement frappée d'obsolescence et de désertification. Un accident industriel dont Redevco a tiré les conclusions. Exit le centre commercial, place à une nouvelle adresse mixte : boutiques, hôtel, bureaux.

Mot-clé ? Re-di-men-sio-nner. Traduction, on réduit la voilure, et pas qu'un peu. De 25 000 m2 du temps des Galeries Lafayette et consorts, la surface commerciale va être ramenée à 10 000 m2 , découpés en quatre moyennes surfaces. Trop profond, trop haut avec ses cinq étages, le « 31 » décourageait les clients. Les futures enseignes, que Thierry Cahierre souhaite « innovantes », seront situées au rez-de-chaussée et au premier et toutes adressées sur la rue. Adieu, donc, le si controversé parvis intérieur, qui isolait les boutiques des chalands. La façade sera réalignée en front-à-rue. Ouverture prévue à l'automne 2019.

Okko, depuis sa création en 2008, cherchait à mettre un pied à Lille. C'est chose faite, à travers un établissement de 120 chambres qui couronnera le « 31 ». Ce sera la première implantation dans la région pour la chaîne, qui exploite déjà huit adresses, à Paris, Lyon, Strasbourg ou Grenoble. Développant un concept de «  quatre étoiles d'hypercentre  », Okko propose des chambres design et «  compactes  » (17 m2) à partir de 99 € la nuitée, et se distingue par le « Club », un espace ouvert 24/24 aux usages décloisonnés, manger, boire un verre, se retrouver, travailler… Pour l'anecdote, Okko avait un temps lorgné un autre terrain lillois, finalement raflé par… un autre hôtel branché, Mama Shelter. Ouverture à l'automne 2020.

Cette partie-là, le public ne la verra pas. Elle pèsera pourtant un tiers du total. 8 000 m2 de surfaces tertiaires dans lesquelles Vinci Immoblier entend décliner son concept d'« OpenWork », qui place l'expérience des utilisateurs au cœur de la conception du bâtiment et doit offrir des espaces de travail plus adaptés, plus modulables, plus évolutifs. Si Vinci conservera la structure du bâtiment existant, gage de meilleurs délais, de nuisances réduites et d'économies, le changement de destination d'anciennes surfaces commerciales va nécessiter, comme pour la partie hôtel, une vaste reconfiguration. La question de la lumière et du végétal, dans un 31 aux allures de boîte noire, est cruciale, et sera notamment traitée par la création de patios et de 700 m2 de terrasses. Ouverture à l'automne 2020.


Source : http://www.lavoixdunord.fr/261879/article/2017-11-09/comment-le-31-espere-redevenir-le-moteur-commercial-de-l-hypercentre