Le 05/10/2018
Un centre médico-pharmaceutique à la place de l'ancien Bazar de Wazemmes, une clinique dentaire à l'ex-Stock Américain et des magasins bio qui se déclinent au pluriel : l'artère commerçante se renouvelle et soigne son avenir.
On ne va pas réécrire le passé. Depuis son rattachement à Lille en 1858, le village de Wazemmes et sa rue Léon-Gambetta, jadis rue du Faubourg-Notre-Dame, ont bien changé. Demco, la dernière entreprise survivante après la fermeture des usines textiles, s'en est allée en 2015. Un programme immobilier de près de 200 logements verra bientôt le jour, côté rue de la Tranquillité. Une petite voie dont beaucoup espèrent qu'elle méritera toujours son nom.
Avec son déroulé d'1,2 km, la rue Gambetta demeure un bastion commercial qui concentre plus de 15 % des enseignes de Lille.
'La rue aux chaussures'
Comme partout, cependant, rien n'est figé dans le marbre. Il paraît loin le temps où d'aucuns appelaient Gambetta 'la rue aux chaussures'. L'activité a subi un rude coup de pompe.
Récemment, c'est Batalie - un historique - qui a refermé une longue page de plus d'un siècle. De vingt-cinq, ils ne sont plus que trois. Les boutiques de prêt-à-porter ont également subi les affres de la mondialisation. Les troquets, qui étaient légion, ont suivi le sort du textile.
Une rue Gambetta coupée en deux
Aujourd'hui, pourtant, la rue semble coupée en deux par une frontière qui se nomme Solférino. Entre la place de la République et le petit square attenant où trône le buste de l'ancien député socialiste Henri Ghesquière, mort supplicié en 1918, se creuse un fossé économique.
'Le secteur des halles concentre de la richesse et des commerces de luxe, c'est un pôle d'excellence, détaille Philippe Descampiaux, agent immobilier dont l'une des agences est implantée dans la rue. Mais la première partie, entre République et Solférino, est très en retard. Il y a des dents creuses.'
Bio et santé
L'ex-Bazar de Wazemmes et ses 1 500 m2 ont longtemps ressemblé à une locomotive à l'arrêt, mais l'arrivée d'un complexe médical après une longue bataille judiciaire apparaît comme une intéressante et novatrice diversification du périmètre. Celle-ci trouve un renfort opportun avec l'installation d'une clinique dentaire à l'angle de la rue Charles-Quint, à la place du Stock Américain. La santé, c'est aussi un peu le credo du commerce bio. On en compte au moins quatre. C'est plus que les boutiques de chaussures.
Des nocturnes mijotent en cuisine
La volonté est manifeste. Reste à la mettre en œuvre. Plusieurs commerçants spécialisés dans les métiers de bouche ont émis l'idée de créer des animations autour de ce qu'ils connaissent le mieux : la nourriture. Une réunion est programmée en septembre et, selon nos informations, Charlotte Brun, la présidente du conseil de quartier, y porterait déjà une oreille attentive.
'L'économie générale du projet serait de créer un événement qui pourrait s'appeler les Nocturnes de Wazemmes, détaille François Évrard, le boucher-charcutier de la rue Gambetta, qui vient de fêter les 80 ans de la maison familiale née dans le Douaisis. On ferait venir des groupes de musique et des troupes folkloriques pour créer de l'ambiance tandis que nous, les commerçants, nous sortirions dehors avec nos produits pour les faire déguster aux visiteurs. On pourrait les vendre à prix coûtant. C'est une manifestation qui existe à Toulouse autour des halles Victor-Hugo et qui fonctionne très bien.'
'Nous sommes le ventre de Lille.'
L'idée pourrait se concrétiser au printemps, le jeudi soir. 'Ça pourrait créer une nouvelle dynamique sympathique dans le quartier', conclut François Évrard, tout en paraphrasant Émile Zola : 'Nous sommes le ventre de Lille, à nous de le faire savoir...'
'Un Vieux-Lille numéro 2'
Dans la rue, tous les commerçants n'ont pas la même analyse que les promoteurs qui y investissent. Certains voient leur quartier perdre ce qui se faisait sa spécificité : le côté populaire. Accoudé près de son pas de porte très modeste, Hadrien (prénom modifié, il souhaite conserver l'anonymat) jette un regard nostalgique en assistant au changement. 'Quand je vois tous ces nouveaux commerces et leurs façades ultra-chics, je me demande où va la rue. Si j'ai un constat à faire, c'est que ça se boboïse. C'est une gentrification d'un autre genre qui me déplaît. Si vous voulez mon avis, on va tout droit vers un Vieux-Lille numéro 2 pour les riches. Wazemmes, ce n'est pas ça. Ici, c'était l'amitié, la solidarité...'
Thomas, lui, ne partage pas cette opinion. Il vient de reprendre le Kangourou, un vieux bar de la rue, pas très loin du marché, qu'il a complètement rénové. C'est désormais une brasserie qu'il a baptisée Aux Bons Vivants. C'est propre, c'est net et moderne. 'C'est mon premier restaurant et j'en suis fier. Avant, j'étais passé dans une dizaine d'établissements. Ici, c'est vraiment super. La clientèle est top. C'est un lieu qui se développe et qui va vers l'avant. Avec les nouveaux habitants qui arrivent, ce sera encore mieux, c'est sûr...'
Source : http://www.lavoixdunord.fr/436786/article/2018-08-24/malgre-la-valse-des-enseignes-la-rue-gambetta-se-refait-une-sante
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